09/08/2011

Gobi & Sibérie.

Il est une heure du matin, je pleure.

Le clavier m'est encore étranger, les murs n'ont pas mon odeur. Le chat tourne en rond. Tous ces gens, toutes ces voix, ces coalitions, ces mensonges, ces trahisons. Je pleure. Songer à ce qui fut perdu, ce qui fut dépouillé, incompréhensions, haines, distances, maladresses, incommunicabilité. Peut-être a-t-on trop vite changé. Peut-être n'y a-t-il rien d'autre à faire que le silence, hausser les épaules, laisser parler, laisser dire. Des mots, favorite groupie ; d'autres mots, groupie de toi-même ; celui-là qui disait aussi, reine de ton ciel ne te cache plus. Je pleure. En cet instant je suis désespérément fille.

Ce clavier qui incite à écrire, ces mots dissimulés, le vent est fort la nuit est noire, goût d'amertume. Penser à l'absence, tout ce qui a brûlé, tout ce qui fut détruit. Pleurer encore. Prendre dans ses bras. Où donc sommes-nous allés. Que sommes-nous devenus. Le vide et les fantômes. Le regret, les absences, les éternités. 

Il est une heure du matin, je pleure, le chat tourne en rond, les murs n'ont plus d'odeur. Il reste des miettes, des bouts de soi, des particules. Des mains lavées au savon, trop de preuves compromettantes. Ces trahisons, ces défauts qu'on prend pour de la rage. Cette chanson qui pique d'autant plus les yeux, born illegitimaly, cette chanson et ces mots de toi. L'émotion qui encore envahit, trop de, haine douleur rage tristesse pitié douleur rage attendrissement soleils lumières émerveillements amours. Cette absence. Où donc est-elle allée. T'attendre. Toute ma vie, t'attendre. Pari parmi les plus fous. Tu ne me croiras jamais, mais t'attendre. Je pleure, il est une heure du matin, le chat tourne en rond, mais aujourd'hui, another day, another place, another life, another me.

04/08/2011

A. - Que reste-t-il de nos amours?
T. - Rien. 


28/07/2011

Je n'ai jamais été une petite fille.

Une espèce de développement un peu à côté, on va dire inspiré par, ou presque, enfin autour de Clémence Veilhan, après avoir visionné sa série.

A. : "Tu fais partie des trois personnes sur terre qui peuvent se permettre de dire quelque chose."
T. : "Pourtant personne devrait pourvoir se permettre. Aie donc un peu d'amour-propre."




Il ne faut pas trop s'en faire. Pour sa vie. Il ne faudrait jamais la comparer avec la vie des autres. Pourtant c'est ce que nous faisons tous, toutes. Parce que nous avons une putain de morale implantée dans le cerveau, dans la zone grise des émotions. Une putain de morale qui ose nous dire que nous ne valons rien, que nous ne sommes que des plaquettes de globules de pluie crade qui ne servent à rien sinon à encore plus empoisonner le monde avec de l'acide. Nous sommes coupables et victimes de nous laisser faire par cette putain de morale, nous refusons l'amour-propre sous prétexte que c'est mal. Mais dites-moi donc ce qu'est le mal. Dites-moi donc au nom de quoi nous continuons à nous écraser encore et encore. Dites-moi donc pourquoi nous baissons les yeux face à la critique de celui d'en face alors que celui-là n'est même pas foutu de constater que sa vie à lui aussi est moche, parce que lui aussi, il fait la comparaison, mais dans le mauvais sens, il est persuadé qu'il est meilleur que tout le monde. Pourquoi on se compare toujours à tout le monde. Pourquoi toujours ce goût de la compétition. C'est encore plus vrai pour les filles. Parce que les filles aiment bien le stigmate de la culpabilité. Parce que les filles elles doivent composer avec un monde qui a appris que c'était de la faute de la femme si tout allait mal, tout ça parce qu'elle a été trop curieuse. Femme ferme ta gueule, tu vaux tellement mieux comme ça. Ne te mets pas trop en valeur, car tu seras toujours moche, tu le sais, mais malgré ça prépare-toi à te dire que si tu te fais pas sauter avant vingt-cinq ans c'est qu'il y a un problème. J'ai envie de dire et alors. Mais qu'on arrête d'écouter cette voix, qu'on arrête de pleurnicher sur soi, qu'on se redresse et qu'on gomme la morale. Par-delà le bien et le mal. Même pas vouloir tout détruire, juste hausser les épaules. Laisser les autres continuer de cancaner. Et penser enfin qu'on vaut quelque chose.

04/07/2011

Voilà l'Infini // Lettre à l'Aimé // Aliocha 8 février 1937.

Il est temps de faire le ménage. Je me suis laissée emporter. Par la vie qui n'a pas été si adorable que ça. Je me suis montrée faible, je continue de l'être, je refuse de lâcher prise. Il faut se résoudre. Ça n'arrivera jamais. Je me suis dit ça il y a quelques mois et c'est parti tout seul. Non, pourtant je ne souffre pas autant, peut-être parce que ça me comble plus que d'ordinaire. J'ai fait une promesse et je me rends compte que je suis incapable de la tenir. Pourtant je relis la Bible encore, ce livre d'amour-là, quelques mots parmi les Évangiles et rien à faire, je comprends tant, je ne souhaite que le bonheur, je ne souhaite que ton bonheur, parce que j'ai tout compris, mais je n'en peux simplement plus. Je suis désolée. À d'autres amours & d'autres raisons, d'autres tournesols à fleurir, d'autres mois de mai. Ma voix s'étiole, mes larmes meurent, je détourne le regard, bien sûr que tout va très bien, pas de quoi s'inquiéter, bien sûr que tout va très bien, pourquoi je dirais le contraire, c'est vrai, tu es en vie et seul ce qui importe parmi toutes ces catastrophes et ces nuées et je ne cherche désormais plus à aller de l'avant, chaque moment meurt et nous ne progressons jamais que sur un fil de rasoir, tout qui peut s'arrêter et repartir sans que nous en soyons affectés, c'est comme des voyages dans le temps, il n'y a plus de quoi s'affoler, désormais je détournerai le regard et je t'assurerai que tout va très bien à défaut de pouvoir dire ce qu'il faudrait pouvoir dire et qu'il ne faut pas dire, jamais. Je te serre dans mes bras et détourne le regard, quelques larmes à perler, encore, rien de plus à demander, finir, se retourner, s'en aller et refermer la porte, doucement, cette parenthèse de quelques mois, quelques semaines, quelques instants.
Il est temps de faire le ménage. Il est temps de rembourser nos dettes. Il est temps de trouver une maison, une vraie maison. Il est temps de consolider son cœur de nouveau, de sourire après coup pour ne plus se laisser prendre au jeu. 
Prends soin de toi, Amour. Prends juste soin de toi.

Scission

Réflexions sur le queer, ici

13/06/2011

QUEER DROSERA FOREVER.


C'est dingue, dès que vous décidez de dire « fuck », toute la panoplie de gens qui viendront vous dire « arrête maintenant t'es ridicule ». SURTOUT parce que le corps que vous vous trimbalez est féminin, que (pour l'instant) vous vous grimez en fille et qu'on vous a toujours rangé/e dans la catégorie « femme ».
J'ai désormais décidé d'être ce que je VOULAIS être. Non plus ce que les regards externes m'imposent, non plus ce que « par amour » on a osé il n'y a pas très longtemps me demander de sacrifier, non plus ce que certains pensant bien faire se permettent de censurer en ouvrant leur grande gueule.
Maintenant prenez-moi comme ça ou dégagez.
Je ne suis pas une femme. Je n'ai pas envie de « faire femme ». Je suis encore moins un homme, parce que je n'en peux plus des étiquettes, je n'en peux plus de devoir me reconnaître dans un des deux groupes sexuels en vigueur et CHOISIR. J'ai juste envie d'être moi. Je voudrais m'habiller sans devoir souscrire à des codes, aller taper au rayon homme ET au rayon femme et pouvoir permettre un doute TOTAL. Bon pour l'instant ceux qui me connaissent diront que je balance n'importe quoi parce que j'ai que des vêtements de fille dans mes placards. Mais attendez que je décroche l'agreg et vous verrez ce que je vais faire de mes 2000€.
Par conséquent j'en peux plus non plus de la grammaire, cette grammaire que je dois enseigner mais qui commence sérieusement à me provoquer la nausée. Cette grammaire qui m'impose de devoir écrire des adjectifs avec un -e au bout et qui de fait me range et impose de ranger les gens dans une catégorie bien définie. Aujourd'hui j'ai décidé de bidouiller cette grammaire de telle sorte que je puisse être libre du -e ou de son absence. Je ne suis ni homme ni femme, ça passe aussi par la langue, et effacer le moindre signe distinctif me permettra enfin d'imposer tout mon être.
Je suis d'autre part un/e être arrivé/e à maturité sexuelle. Un/e être qui ne renseignera personne sur le quotidien de sa vie sexuelle, faire un sex blog ne m'intéresse pas, mais qui a son petit avis sur la question, qui est même franchement GRAVE intéressé/e par la question, qui n'hésite plus à balancer des trucs pervers, parce que ça fait partie de moi, parce que j'aime ça. Je ne suis pourtant pas pervers/e. Je ne suis pas dévergondé/e. J'ai juste un corps et je l'assume. Je regarde du porno, je lis des blogs sexuels, et ma plus grande héroïne actuelle se nomme Judy Minx. Je ne fais pas que ça, j'ai une vie en dehors du sexe, je fouine dans plein d'autres choses. Mais comme mes yeux bleus et mes cheveux noirs, ça fait partie de moi. Et quiconque me prendra pour un/e gros/se pervers/e peut se permettre de fantasmer si ça lui chante, c'est son affaire. Je lis aussi la Bible et qui n'a jamais péché me défonce la gueule à coup de parpaing, j'en ai déjà assez reçus comme ça, je commence à avoir l'habitude, don't worry, PETIT mais COSTAUD.
Mon prénom sur la carte d'identité n'est pas celui que j'ai choisi. Merci de ne plus l'employer, sauf pour les gens qui m'ont toujours connu/e sous ce nom-là, pour qui il serait trop choquant de m'appeler autrement. L'administration aussi, mais on s'en fout, c'est le huitième cercle. Je m'appelle Alyce Dévore. Et plus que jamais aujourd'hui, je refuse de choisir entre Alyce, passe-partout à travers chaque étape de mon périple, et Dévore, accomplissement parfait, marque apposée sur ma peau, signature. Alyce Dévore, Dévore Alyce, c'est moi. Aujourd'hui je prends enfin vie. Alors aimez-moi, aimez-moi juste comme ça, ou taisez-vous. Par-delà le bien et le mal je me dresse face à vous, et je lève les paumes, et je fais chanter la pluie, et je fais pousser des milliers de plantes carnivores.

08/06/2011

Vulnerability.

Par amour je te quitte, par amour je te laisse, par amour je t'abandonne, par amour je te mets une baffe, et désormais par amour je détournerai le regard, par amour je ne te parlerai plus, par amour je t'enverrai valdinguer loin de moi, par amour je changerai de trottoir, par amour je ne lirai plus tes mots, par amour je ne te dirai plus que je t'aime, par amour j'éviterai les lieux que tu fréquentes, par amour je ne rêverai plus de toi, par amour je refuserai d'ouvrir tes lettres, par amour j'oublierai tes sourires, par amour j'effacerai tes photos, par amour j'oublierai nos souvenirs, par amour je prendrai une gomme et schlash, schlash, de grands traits sur ton portrait, par amour je coucherai avec d'autres, par amour je ne reconnaîtrai plus l'odeur de ta peau, par amour je ne songerai plus à ta gentillesse, par amour je ne trouverai plus tes mains belles, par amour je me laisserai laver par la pluie, par amour je contemplerai les couchers de soleil seul, par amour j'irai cadenasser le Pont des Arts seul, parce que je ne pleurerai plus pour personne, parce qu'il est enfin temps pour moi de me mettre à vivre.

06/06/2011

I'm yours you're mine

Il y a la fatigue, il y a le parpaing, et il y a la mort, toujours la mort qui rôde et soudain chatoiement ta voix au téléphone encore et qui s'étend je t'avais oubliée mais ton espoir est là toute belle et si sauvage indessinable aimant, exigence du possible ma douce, mon idéal, ma soif et mon sommeil, ma nuit et mon réveil, face cachée de mes sangs la rose pourpre et le jonc qui siffle et qui s'inonde, la rivière en torrent et comme après la pluie ta voix qui s'amplifie ma toute douce et ma blanche ma coke et mon jasmin, criée sur les rochers tu te développes et planes un voile pur à ta taille et les flots de tes robes volent au vent de nouveau, mes vents dans tes cheveux le sel sur tes paupières tes yeux nacrés d'amour, tes yeux pleins de vie d'aube, ô ma douce, ô ma belle, si tendre Caramelle

25/05/2011

Mais dans mes rêves j'inonde.

Une cigarette éteinte, il est deux heures du matin, on danse et on oublie, oublie-moi, on oublie qu'on va mourir et qu'on danse pour rien, on oublie que le visage en face est un paquet de chair, on oublie que son propre visage ne percevra jamais plus ni caresses, ni soupirs, ni sperme ni rictus d'angoisse et de larmes sans fin coulant parmi les zones comme un arbre qui pleure sur sa vie désolée je n'ai rien à t'offrir de ne pouvoir rester et contempler encore le ciel qui s'éteint l'herbe qui se dessèche les maux que l'on endure et les planètes qui tournent si petites et immenses petits points de soudure qu'autrefois on prenait pour des déchirures que l'idée de la mort autour de soi du corps et des frissons de l'orgasme au matin et de vilains souvenirs comme un astre qui meurt chaque seconde goutte de sang ploc ploc sur le carreau de la cuisine de nos têtes et nos cœurs et te savoir en vie pourtant tout ce qui sauve un soupir sur la nuque un cri dans tes murmures un bleuet sur ta peau tes lèvres qui sifflotent et tes mots et tes mains balancées vers le vent la chaleur des entraves et le cœur dans la gorge à croître toutes ces larmes aperçu d'un moment tout ça est dans ma tête on devient fou ici tout ça est dans ma tête et de nouveau on danse de nouveau on oublie

11/05/2011

Horizon.


De ton nez, de tes lobes, de tes mains, de ton ventre, de ton sexe, de tes os, de tes muscles, de ta chair, de ta voix, de tes notes, de tes doigts, de ton souffle, de tes dents, de ta bouche, de tes yeux, de ton front, de ton crâne, de ta nuque, de ton dos, de tes fesses, de tes jambes, de ton cul, de ton cœur, de tes rêves, de ton autre, de ta mort, de ton même, de tes ongles, de tes pieds, de ta tête, de ta nuit, de ta soif, de tes mots, de tes creux, de ton fil, de ta taille, de tes pleins, de ton tendre, de ta rage, de ton noir, de ton bleu, de ta joie, de ton rose, de ton rire, de tes cris, de tes peurs, de tes craintes, de ton vide, de ton rien, de tes larmes, de tes lèvres, de ta faim, de tes formes, de ton tout, de ton être, de ton jour, de ta vie, suivre de ma langue la ligne infinie

10/05/2011

L'inconnu.

Il pleut un ciel si bas que le mieux serait encore de se mettre à l'amnésie, de t'oublier dans un coin et de voguer de nouveau pour moi-même. Pourtant l'idée de te savoir en vie m'est devenue si précieuse qu'un écran désormais improbable se hausse désormais entre la vie et le néant, permettant à l'existence d'atteindre son summum et de devenir ce qu'elle n'a jamais été auparavant, une course impromptue jouissant du moindre espace. Tu n'es apparu dans ma vie qu'une fois l'an mil écoulé, jusqu'à perturber l'épiphénomène d'autodestruction qui alors m'habitait. Je n'ai de cesse de pleurer, je me bouleverse d'un tout et d'un rien, une musique qui bat son plein, les cadenas des amoureux parfois brisés, parfois obsolètes. Je vogue et j'erre et rien n'est plus palpable à présent, rien de plus que ton regard où brille encore une lumière morte, où ce que tu contemples n'existe plus. Or la souffrance qui t'habite m'habite aujourd'hui désormais, à point de non-retour le chant des derniers vivants avant la résurrection, l'apocalypse qui est tienne à tel point qu'un air de piano sur le rebord d'une vague ne parvient même plus à te décrire. Ta présence me chiffonne et m'apaise et me torture et me dénoue, la gorge serrée je me mets à courir de nouveau, toi dans ma tête, toi un mort qui n'as pourtant pas pu mourir tout à fait, et si je suis en vie aujourd'hui c'est grâce à ta voix, grâce à toi, au point de redevenir moi-même ou de le devenir, enfin, danse perpétuelle dans des flots d'amertume et de jouissance, hybridation totale, un battement sourd et obscur qui habite désormais mes entrailles, foi si profonde et enfouie qu'on en pleurerait presque les anges de n'avoir pas de sexe. Tu es pourtant l'ange qui grésilla mes brèves nuits blanches, un pied fané sur l'étole de nos pensées. Éduquer ma sagesse, comprendre la tienne, tisser nos nuits et nos jours de silence. Désormais je me tiendrai à l'écart de tes perceptions, je n'habiterai plus ces songes qui sont parfois tiens,je serai seule la lumière invisible de tes débuts de matin, je remplacerai le corps qui te manque et dans le creux de tes mains je prendrai forme, enfin.

05/05/2011



we want intimity
We Want Intimity
WE want INTIMITY
we WANT intimity
we want INTIMITY
WE WANT intimity
wE wANT iNTIMITY
WE WANT INTIMITY


03/05/2011

Silence des fontaines.





J'ai pris cette photo dans un état de grande mélancolie. Parfois les doigts et les yeux expriment bien plus que ce que voudraient signifier les mots. On se retrouve là, les bras ballants, à se demander ce qu'on pourrait bien dire. Alors qu'à gros bouillons presque juste en-dessous de la surface les sentiments affleurent, se déchaînent, s'évaporent comme autant de préludes au déluge et tsunami. Les larmes coulent sans qu'on sache très bien pourquoi. On est bouleversé, juste bouleversé. Et le temps, un instant, s'arrête dans ce qui nous paraît être un infini perpétuel, où tout est déchiré, et où les sensations les plus noires affleurent. On voudrait tuer, briser, mais aussi embrasser, arracher la peau, entrer en symbiose avec l'Autre et devenir ce qu'on n'a jamais pu être.


02/05/2011

Miroir brisé.


Certains amours, même lorsqu'on ne les vit pas personnellement, font pleurer lorsqu'ils se terminent. Font pleurer parce qu'on se sent impuissant. Parce qu'on sait déjà qu'irrémédiablement c'est aussi dévastateur qu'une mort : ici ce sont des souvenirs qui partent tout en ayant auparavant pris le dessus. 
Alors on détourne le regard. On écoute des jolies musiques. On s'en veut d'être aussi impuissant, aussi faible. La poitrine arrachée s'en veut de ne plus pouvoir jamais sourire. Aimerait pouvoir revivre. Mais le peut pas. Tout ce qui rôde encore dans la pièce est l'odeur de l'Autre, l'empreinte de ses mains, un vêtement oublié. Rien à faire : il faut accepter, une part de soi est bel et bien morte, et il va falloir vivre comme ça, un morceau de son coeur servant de pâture aux chiens du désespoir.

20/04/2011

IRL Qu'on arrête un peu.

Juste un coup de gueule, j'en ai marre de tomber sur ces saloperies de blog de prétendues "lesbiennes militantes féministes" qui prétendent vouloir défendre à tout prix leur caste mais au prix de quoi, faire subir à la moitié de la population ce que les ancêtres de cette moitié de population ont fait subir à la leur. Faut arrêter le délire, il y a certes encore beaucoup à faire, mais les hommes ne sont pas la bête noire, les hommes savent aimer aussi, les hommes ont encore de quoi nous transmettre, les hommes, tout simplement, méritent le respect. C'est comme ce prix littéraire-là, le Prix des Lilas, qui sous prétexte de féminisme exclut l'homme du jury et des concourantes. On nous enferme peu à peu, on s'enferme peu à peu dans un ghetto exclusivement féminin où le culte du corps parfait et jeune est pire que jamais, où s'impose peu à peu une tyrannie effroyable, celle de la misandrie, aussi infecte que celle qui consiste à brimer les femmes. Nous sommes tous des êtres humains, avant toute chose, peu importe ce que nous avons au fond du pantalon, nous sommes tous vivants également sur cette maudite Terre - et merde, quel intérêt à la haine, dites-moi?
Et pour les lesbienno-féministes outrées par mes propos, je rappelle que je suis sexuellement et génériquement femme, et queer, avec une sexualité qui exclut justement la préférence générique et sexuelle. Bref.



Nous portons tous nos morts en nous. C'est pour cela qu'il faut continuer à vivre. Et un jour, nous aussi, nous serons les morts de quelqu'un.



13/04/2011

Ritournelle




Oh jamais, grand jamais, la vie aussi compliquée / c'est pourtant ce qui fait d'elle / une explosion en vent plat / bras peu à peu dessillés / dévisagent, sémaphore / obscurcissement volontaire / d'une pensée qui tournoie


31/03/2011

IRL #13

Je change. Ma vie change. Le monde change. Mes amis commencent à s'apercevoir que tout ça a changé, que la pleurnicharde d'il y a trois mois est en train de mourir. A la place un corps qui s'accepte, qui demande à découvrir, ne plus effleurer ses désirs ni sa sexualité, plonger dedans, y goûter, la dévorer, encore et encore. A la place un affect qui s'est rendu compte qu'à force de trop s'inquiéter les gens fuyaient, ou n'osaient pas s'approcher. A la place un intellect qui essaie de relativiser, tout relativiser, oui la vie est très dure et oui l'indépendance, vive l'indépendance, même au prix de tant de choses l'indépendance. Ne plus pleurer pour rien. Ne plus se plaindre de tout ce qu'on possède, car tout ce qu'on possède, même quand ce n'est pas grand chose, est richesse immense. Relever la tête. On s'attendra de nouveau à tomber quelquefois, de nouveau à désespérer, mais on l'accepte désormais. Sans ombre il n'y a pas de lumière, disait cet ami-là. Quelquefois des coups durs -oh tellement, tellement de coups durs en si peu de temps- mais oui, toujours relativiser : le monde est un changement perpétuel, l'instant d'après ne sera pas aussi difficile et même s'il l'est, même s'il est même encore plus dur, les belles choses continuent d'apaiser la douleur immense.
Voilà, Papa, tout ce que tu m'as appris depuis que tu es parti. Nous ne discutions pour ainsi dire jamais, mais maintenant que tu vois tout, de là-haut, tout autour du monde et de moi, de nous, tu m'as envoyé tout ça. Je commence à peine à me faire à l'idée que tu as disparu, que jamais plus tes mails ni ta voix. De temps en temps la larme à l'oeil. Je ne sais pas si c'est du manque, c'est peut-être juste constater que la vie continue irrémédiablement, fauche irrémédiablement, parfois quand on ne s'y attend pas. Alors profiter, aimer, danser, rire, pleurer, se mettre en colère, faire l'amour, faire la guerre, et profiter de tout ça.
Je me remets à écrire.
J'aime Paris à folie. Paris est pleine de vie. Qu'il s'agisse de contempler le lever ou le coucher de soleil d'un pont ou d'un autre, de faire du vélo toute la nuit, de découvrir un autre et de prendre son temps, d'accepter que tomber dans des bras peut prendre du temps, de simplement errer, de boire des vodkas bizarres ou de hurler d'émerveillement devant tant de lumières, tant de beautés, fragiles et instables, c'est là qu'est la vie. C'est là qu'est ma vie, à présent.

24/03/2011

Aliocha, 2 septembre 1939.

"Tu demandes trop, tu es trop dans l'attente, tu ne vois pas que tout ce que je souhaite est de ne plus espérer quoi que ce soit ni encore moins de souffrir.
- Je ne demande rien. Plus maintenant. J'ai entendu l'histoire et la mort qui pouvait du jour au lendemain vous surprendre au grand dam de vous-même. La mort subie me donne envie de vivre. La mort surprise me donne l'envie d'être et d'avoir ce qui aurait pu arriver il y a cinquante ans ou dans mille ans. Nous faisons partie du monde et nous sommes un corps qui pourrira et oubliera ce qu'il a pu ressentir sans pour autant réellement mourir. Nous ne sommes ni nés, ni morts. Nous sommes le monde, le monde est nous. Il n'y a pas de Dieu parce qu'il est partout. Je suis toi-même. Possédant mon moi tu y vois plus clair. Il n'y a plus qu'un mot : ailleurs c'est ici, je nous aime à présent, moi-ici-maintenant, encore lui. Je ne demande rien. Je ne sais même pas de quoi sera fait demain. Pourquoi espérerais-je de vivre, je ne sais même pas quand je vais mourir. Pourquoi attendrais-je de vivre, vivre c'est maintenant, maintenant est infini, perpétuel changement. Comme Elle le disait, mourir c'est pour bientôt, mais pas pour maintenant, alors pourquoi penser à ce qui n'est pas encore. A cet instant précis, je suis vivant. Je ressens. J'ai conscience de toi, de moi et de l'abîme qui ne devrait pas nous séparer. J'ai conscience de ma main qui voudrait effleurer ton front et consoler tes larmes. Je voudrais être fort pour toi, je voudrais te montrer que le passé est passé, que l'avenir n'est pas encore là, et qu'il faut profiter du présent, de l'instant, de toutes ces conneries-là. Si tu ne le veux pas, si ce n'est pas le cas, dis-moi non, tout de suite. Mais si tu en as besoin, si tu trembles de te jeter dans mes bras, si tu t'y refuses juste pour une peur de ce qui n'est pas encore arrivé, alors abandonne-toi : embrasse-moi, maintenant, embrasse-moi."

02/03/2011


I've been all around the world
Up and down
How is this love?
I've been kicked out
Pushed down
I've been everybody's clown
But I'll never, never cry for another boy

I paid my dues in every respect
But I never received no chance
Hurting has always been my love
And I'll always, always walk in the rain
Can't you understand? I wanna be my own woman
Tears of a baby, can't help them ??
Lost in a love that I really don't need
Crying on the inside while I pour hardly
And I'll never, never cry for another boy

I paid my dues in every respect
But I never received no chance
Hurting has always been my love
And I always walk in the rain
Can't you understand I wanna be my own woman
Tears of a baby cant help them ??
Lost in a love that I really don't need
Crying on the inside while I pour hardly
And I'll never, never cry for another boy

I'll never cry
Not as long as I get my mind together
I'm gonna be strong
I'm gonna be strong
Oh baby, I'll never cry
I'll never cry for another boy

26/02/2011

Each night I'd ask for you to watch me as I sleep

Savoir que tu es en vie me console de tout ce qu'il y a de laid sur terre.
Si tout pouvait être un peu plus rose, la tête moins lourde, les ecchymoses moins visibles.
Pourtant aujourd'hui, me semble-t-il, ne s'étale encore et encore que du noir.

17/02/2011

Reminiscence (accross the sky)

Il a suffi d'un seul regard pour que je comprenne enfin. Ce n'est pas de la haine, mais de la peur. Tu souhaites que je sois heureuse, que je fasse mon chemin, que je monte ce putain de dossier pour les States et que je me tire, pour me signer du deuil et te donner la paix. Regard affolé, pas pressé, attendre que je m'éloigne pour oser sortir à la lumière et passer devant moi sans laisser penser à ceux qui ne nous connaissent pas que le lien qui nous unit est en réalité bien plus fort. Oublie-moi, je n'ai rien à t'offrir / Que l'idée de la mort et de vilains souvenirs semblais-tu me lancer. 
Je te remercie pour tous ces mots échangés, ton attitude paternaliste vis-à-vis de la moindre de mes erreurs, ton silence violent, ta gêne. Le message est enfin clair : non pas, je ne veux plus entendre parler de toi, mais fais de toi ce que tu es, voilà tout ce que je te souhaite, je serai fier, j'y aurai été pour quelque chose. Deux ans et demi pour comprendre ça.
Rainbows wept colors all over the streets, when you went away / Maybe one day we'll meet. C'est d'accord. Je vais vivre. Encore plus fort.

05/02/2011

IRL 12

Je n'ai plus publié ici depuis tellement longtemps. Tout se fond et se noie masse perpendiculaire à l'espace vital. Les mots sont pauvres, jetés sur ce qui ne s'apprivoise plus.
Je tente d'écrire. Je ne suis qu'un corps face à la masse des mots. Je n'ai plus de quoi vivre. Ce roman doit naître mais larmes sont si pâles qu'on les dirait insanes. Je ne ressens plus rien. Pour plus personne je n'existe. Je n'ai aucun tabou pourtant, chacun sait le mal qui me tourmente. J'aurais seulement voulu qu'il en fût autrement. Pouvoir oublier. Pouvoir t'oublier. Pouvoir m'oublier.
Pourtant jamais, je ne pourrai te remettre la clef. Mettre la clef. Fermer la porte et lui glisser la clef. La boîte est trop pleine - et de nouveau, je ne peux rien te dire. Tu as choisi la vie. Moi ce matin, j'ai voté la mort.