25/05/2011

Mais dans mes rêves j'inonde.

Une cigarette éteinte, il est deux heures du matin, on danse et on oublie, oublie-moi, on oublie qu'on va mourir et qu'on danse pour rien, on oublie que le visage en face est un paquet de chair, on oublie que son propre visage ne percevra jamais plus ni caresses, ni soupirs, ni sperme ni rictus d'angoisse et de larmes sans fin coulant parmi les zones comme un arbre qui pleure sur sa vie désolée je n'ai rien à t'offrir de ne pouvoir rester et contempler encore le ciel qui s'éteint l'herbe qui se dessèche les maux que l'on endure et les planètes qui tournent si petites et immenses petits points de soudure qu'autrefois on prenait pour des déchirures que l'idée de la mort autour de soi du corps et des frissons de l'orgasme au matin et de vilains souvenirs comme un astre qui meurt chaque seconde goutte de sang ploc ploc sur le carreau de la cuisine de nos têtes et nos cœurs et te savoir en vie pourtant tout ce qui sauve un soupir sur la nuque un cri dans tes murmures un bleuet sur ta peau tes lèvres qui sifflotent et tes mots et tes mains balancées vers le vent la chaleur des entraves et le cœur dans la gorge à croître toutes ces larmes aperçu d'un moment tout ça est dans ma tête on devient fou ici tout ça est dans ma tête et de nouveau on danse de nouveau on oublie