09/06/2013

We can't handle love.

Édifions une tombe, toi et moi.
Enfouissons-y nos amours passés.
Déposons des jacinthes, des lys, des amaranthes et des jusquiames.
Puis retournons-nous et marchons, bras joints.

Ne plus se faire de mal.
Étouffer la distance.
Paraître latents sur l'avenir.

Tu t'en iras.
Je pleurerai, ou resterai stoïque.
Les  rivages incandescents gravés au fond de ma main.

Un baiser par paupière, un papillon d'étoile.
La peur de souffrir.
Mes yeux baissés sur les erreurs commises.

Il n'y a pas d'amour.
Ni heureux, ni triste.
Il ne réside en nous que des blessures à vif.
Qu'auras-tu appris de moi, et moi de toi.
Rien de plus que le silence, glacé.

Le temps nous aura manqué.

13/05/2013

Fleur étrange.

Constatons l'absence d'amour.
Patientons.

Cette vie commune vois-tu, imparasyllabique.

La réserve t'inonde. Ton parfum se fait peur, aisselle que j'embrasse, pourtant, encore et encore.

Constatons le désamour.
Embrassons nos frondes.

Il est de petites choses qui n'ont lieu qu'en triant larmes sur gloire puis déshonneur.

Tes mains tremblant en ma direction.

Que pourrais-je t'apporter de plus, ce soir, qu'un Silence un peu ami amer amant nuages vagues rondes et simultanées.

Il n'est ni overdose, ni manque. Ce sont or mes mains qui tremblent, ce soir. Ce sont mes doigts qui se tordent et griffent.

Ne se faire aucune inquiétude. Constater le désamour. Vivre avec.

Crois-tu, Amour, qu'un jour - un fond de nuit, tes yeux ouverts sur moi - je pourrais te nommer ainsi.

08/05/2013

Bruit de lumière.

En ce moment, je vis de jolies choses.
Regardant la surface de l'eau et le soleil qui s'y reflète, constater qu'aucun souci ne s'y heurte a contrario.

Je constate les luttes constantes. Phobies : LGBTQI, Islam, féminin. Vomitives.
Prier que l'humain présente enfin ses paumes, qu'on y dépose des myriades de tendresse, et se foute catégoriquement que les autres soient différents de lui, les aime pour ce qu'ils exposent, si fragiles : leur vie, leurs sourires, les tristesses et les petites choses.

Je ne sais toujours pas ce que je suis. Peu importe à présent.
Je ne suis ni homme, ni femme. Les cases n'ont plus raison d'être.

Une nouvelle présence, joliesse. Son existence, miraculeuse, quotidienne, petites étoiles.

Je ne demande plus rien. Que les jolies choses soient décuplées à l'infini, afin de rayonner sur l'humanité toute entière.

03/04/2013

Mon mort est revenu, le temps de larmes, et j'ai enfin pardonné.



Il est temps de reprendre chemin.


02/04/2013

En ces temps de deuil chanter est seul ce qui console.
Écrire me fait mal, si mal. Seule avec les mots je me cogne encore et encore. Ça ressemble trop à la vie.
Chanter seul espoir dernière ressource.
Après cela il n'y aura que le rien. Le vide.

Je perds mon cerveau. J'ai perdu l'anglais. J'ai des trous de mémoire. Lui aussi, il se vide.

(Pourquoi.
Pourquoi je m'accroche encore.
Pourquoi je me retiens : au dessus de moi, comme en dessous, il n'y a rien.)

Je ne suis qu'une forme
Aux contours incertains
Avec un coeur morne un tantinet hautain
J'avance à l'aveuglette et je suis mal lunée
Une pièce sans fenêtre avec vue sur mes pieds

Je ne fume plus mais je pars en cendres
Combien de temps me faudra-t-il encore t'attendre

29/03/2013

Perdue

Modèle absence

Alcool ami

Crevez
Vous qui vous croyez plus vivants que vous-mêmes

Il n'y aura
Plus de rédemption
Il n'y aura

Que l'air du temps railleur
Pointant du doigt

J'ai perdu ma propre vie
Au sein d'un cratère

Déjeuner d'os et de scaphandres

Haine
Incarne
Corbeaux
Mal immense

Crevez
Vous qui vous croyez plus clinquants que vous-mêmes
Crevez

27/03/2013

Oh, Tristesse.

Je me relis.

Depuis deux ans, déjà.

Tant a changé.

Mon écriture même est moins déchaînée.


J'ai vieilli, un appart, un boulot, mon chat de quatre ans, célibataire abandonnée.

Je suis de nouveau une soumise à la langue.


Je ne sais plus ce que je suis.

Je suis vide.

Démotivée.

Dépressive.

À tel point que même mon psychiatre a laissé tomber.


J'ai aimé.

Encore.

Deux, trois, quatre garçons en même pas deux ans.

Je ne sais plus.

Ma tête est vide, mon coeur de glace.


Parfois je voudrais m'effacer, banalité.

Mais oui tout va bien. Tout va bien. Mais oui tout va bien.

Alors si c'est le cas, pourquoi j'ai arrêté d'écrire, si longtemps.

Pourquoi je ne ressens plus rien.