23/08/2010

IRL #11

Il est 2h30 du mat. Je conclus. Encore quelques réglages, çà et là, accorder introduction, problématique, développement, conclusion, remerciements, bibliographie, annexe, titre, page de garde, impression, adresses, expéditions, insomnies, soutenance. Mémoire, l'occasion de se rappeler quelques souvenirs de ces deux années-là, ni plus puissantes ni plus futiles que toutes les autres, simplement deux ans. Lui déjà, qui a rythmé mon souffle, des marches d'escalier, des cafés à 8h, pour au final lui dire bye bye, sans le moindre regret, lui déjà qui m'a tant apporté, à tel point que mes doigts sont fêlés, mon cerveau aussi, l'ultime solitude à broyer du noir devant l'ordinateur à 3h du matin pour lui ramener deux jours après un monceau de narrataires dont il pointerait, phrase après phrase, les multi fautes de syntaxe, rage et désespoir. L'avoir aimé, ne jamais l'oublier, même en silence, deux bonnes années. Les amis aussi, qui ont pu tout voir : crises d'hystérie, lexique Genette à crever sur place, bavardages incessants, cours séchés, vodkas colorées, shit et locaux de poubelle où souvent il fut question de lui, toujours de lui. Puis toi ma belle, qui désormais rythmes mes nuits, qui m'a fait perdre d'optique que la seule solution pour rester en vie était de boucler ce foutu mémoire. Elle est drôle, la vie. Elle est quand même pas mal. Au final j'en garde un goût d'absinthe au creux de la bouche. Un peu amer, tout à fait étrange, mais finalement pas si mauvais. L'absinthe à 70° qui monte si vite à la tête. S'endormir sur le canapé, rêver en essayant de lire, en n'y arrivant jamais, contempler, juste contempler, ces deux années passées. J'ai grandi. Nous avons tous grandi. Maintenant nous allons vieillir. Oui, elle est drôle, la vie. Un peu triste aussi, quand même. Bientôt nous aurons 30 ans. Bientôt nous aurons oublié de quoi causent nos mémoires. Qu'importe.

19/08/2010

When People Get Strange I Just Run

Il y a des arcs-en-ciel partout, tu vois? Juste un point d'accroche au creux de ton oeil pour aller s'évaporer ensuite un peu n'importe où. Il y a des arcs-en-ciel partout, tu vois. Regarde le creux de ta paume et trempes-y ta langue et sens-la sans trop te presser, tu verras, c'est plus fort que la cocaïne et ça dégage les poumons, t'en arrêtes de fumer, tu ne peux plus boire, tu vois seulement du rouge orange jaune vert bleu violet. Le délire est infini, tu te détruis les paupières parce qu'elles t'irritent tu les arraches et tu restes les yeux glauques à ne plus dormir, tu te mords les lèvres jusqu'à n'avoir plus de lèvres, puis tu dévores ta langue, puis le nez tu l'exploses et te retrouves face en accordéon, ce qui n'est pas grave puisque tu es déjà à la morgue, tout est à refaire, ton éducation, le dégoût du sexe, la supériorité, l'intérêt du meurtre, les dogmes inutiles, les brimades pour mieux aller plus haut, là, tu vois, plus haut, on sait pas trop où mais plus haut, alors flagellons-nous, prions pleurons, prions, retour immédiat de l'interdiction des rainbows le soir à l'Eglise.

10/08/2010

Juste, 31 juillet 1929.


  
  
Un jour tu sais je t'aimerai très fort, ou peut-être pas. Je te regarde dans ton sommeil y compris quand tu n'es pas là. Je te sniffe et je n'écris plus, je ne chante que des mélodies tristes, j'envie celle qui dort avec toi. Peut-être est-elle sur le point de tout abandonner. Peut-être un matin la pluie t'aura-t-elle déposé sur mon balcon, tes yeux emplis de rosée, tes mains fines à tout casser. Simplement voulu t'avoir, te voir, et te croire.


 

07/08/2010

Clouds.

 

  
  
tilidom.com
  
  
  
(I watch you when you sleep, even when you're not there)