10/06/2010

Aliocha, 9 juin 2010.

Toute douce toute nouvelle toute petite douleur, on eût cru murmure mais non, c'était pas murmure
 : là c'était en train de se transformer en
cri,
et plus vite que ça.
Je lui ai dit je lui ai dit, et rien ne pourra changer ça, rien ne pourra dire à quel point j'ai tout biaisé, rendez-vous compte, deux ans à me fâner, perpétuellement. Deux ans d'interprétations scabreuses, deux ans de rêveries où les Swimming ne cessaient de croisser, deux ans à cacher, à enfouir, à sourire hypocrite et à m'ouvrir le ventre.
Je lui ai dit. Et maintenant j'attends. Je ne lui dirai jamais ces trois-mots-là, pourtant, vous savez, Sancto-Sainte-Trinité, je t'aime. C'est quelque chose qui ne se dit pas. Ca ne se dit que quand il n'y a plus qu'une toute grande toute puissante toute immortelle douceur, et une autre y a le droit. Lui, pas lui. Nous ne verrons plus jamais à deux, nous ne l'avons d'ailleurs jamais fait.
Illusoires nécessités.
Il était vraiment temps de la tourner, la page. Disons-nous adieu. Nous n'avons rien à faire au monde. Pendons-nous. Oublions-nous. Et je t'en supplie amour, amour viens dans mes bras, je suis si vide, viens combler mon vide.